X

// Communiqué de presse

Budget 2024-2025 : Augmenter les ventes d’alcool, de cannabis et du jeu pourrait avoir des impacts délétères sur la santé de la population

Montréal, le 21 mars 2024 – À la lumière du budget 2024-2025 déposé le 12 mars dernier par le ministre des Finances, M. Éric Girard, l’Association pour la santé publique du Québec (ASPQ) met en garde contre l’augmentation des ventes de produits posant des risques pour la santé de la population.

Québec demande des efforts de 1 milliard sur cinq ans aux sociétés d’État, incluant notamment la Société des alcools du Québec, la Société québécoise du cannabis et Loto-Québec. Cibler une optimisation des revenus pourrait toutefois mener à influencer les comportements de consommation envers des produits qui présentent des risques importants sur la santé¹. Les coûts² attribuables à l’alcool étaient estimés à 3,24 milliards en 2020 au Québec – excluant les hospitalisations, chirurgies d’un jour, visites à l’urgence et services ambulanciers.³

Des risques réels malgré le statut légal  
L’ASPQ rappelle que, malgré le statut légal des produits proposés par ces sociétés d’État, une vigilance est de mise dans les politiques publiques pour réduire les impacts sur la santé. « Un des intérêts d’avoir des Sociétés d’État au Québec est de réguler plus étroitement des produits qui présentent des risques pour la santé de la population, y compris les dépendances aux substances et au jeu », explique Marianne Dessureault, avocate et responsable des affaires juridiques.

L’ASPQ invite d’ailleurs à réviser l’encadrement légal de l’alcool dans le but de protéger la santé de la population, au même titre que d’autres substances psychoactives telles que le cannabis et le tabac. En 2021, son rapport sur les stratégies de marketing d’alcool soulevait les enjeux liés à l’incitation aux ventes et à la fidélisation de la clientèle envers une substance psychoactive qui présente pourtant des risques d’intoxication, de dépendance et de sevrage pouvant aller jusqu’au décès. D’ailleurs, 7 personnes sur 10 souhaitent cesser la publicité d’alcool dans les lieux pouvant être fréquentés par des enfants⁴.

Un intérêt pécuniaire qui pourrait coûter cher

Québec prévoit également dépenser 57,5 millions sur 5 ans pour appuyer l’industrie de la production d’alcool dans la province.

« Des mesures financières qui visent à augmenter la production d’alcool ou les revenus de l’alcool, du cannabis et du jeu pourraient en retour augmenter les coûts sur le plan humain et sur le système de la santé et des services sociaux. » souligne Kim Brière-Charest, directrice de projets en substances psychoactives à l’ASPQ. Sans pour autant miser sur l’abstinence, l’ASPQ appelle à la vigilance pour éviter d’encourager la consommation de produits pouvant poser des risques pour la population.

À propos de l’Association pour la santé publique du Québec (ASPQ)  
L’ASPQ regroupe citoyens et partenaires pour faire de la santé durable, par la prévention, une priorité. Elle soutient le développement social et économique par la promotion d’une conception durable de la santé et du bien-être. La santé durable s’appuie sur une vision à long terme qui, tout en fournissant des soins à tous, s’assure aussi de les garder en santé par la prévention. www.aspq.org.

Contact 
Véra Ferret, Responsable des relations publiques
Association pour la santé publique du Québec
Cellulaire : 450-626-8879 — Courriel : vferret@aspq.org

[1] Pour avoir un aperçu des impacts liés à l’alcool sur la santé, consultez le Livre de réduction de la maladie (p. 43).

[2] Soins de santé, perte de productivité, justice pénale et autres coûts, détails sur le site du CSUCH.

[3] Canadian Substance Use Costs and Harms Scientific Working Group (2023). « Canadian substance use costs and harms visualization tool, version 3.0.2 [Online tool]: Substance use-attributable overall costs, Québec, 2020 ». https://csuch.ca/explore-the-data/

[4] Sondage Léger-ASPQ, novembre 2023.