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Retour sur la COP28

Après deux semaines de négociations entre 200 pays, la Conférence des parties des Nations Unies sur les changements climatiques, la COP28, a finalement réussi à livrer son Accord final. Celui qu’on appelle le Bilan mondial.

L’éléphant dans la pièce… les énergies fossiles… enfin pointé du doigt !

On parle d’accord « historique » pour plusieurs raisons. La principale étant la mention des énergies fossiles comme cause principale des changements climatiques pour la première fois dans les COP. Rappelons- le, ces dernières tuent 5 millions de personnes par an dans le monde. Ce lourd fardeau a été évalué dans une étude publiée dans la revue scientifique British Medical Journal (BMJ), à la veille de l’ouverture de la COP28.

Par ailleurs, les données de la science quant à l’atteinte de l’objectif de l’Accord de Paris soit la limite du réchauffement à 1,5 C et la nécessité de réduire les émissions globales de 43% d’ici 2030 fait partie aussi du texte final.

Cependant, la grande déception concerne le vocabulaire employé. En effet, alors que plus de 127 pays souhaitaient amorcer une transition pour éliminer toute forme de combustible fossile, le fameux « Fossil fuels phase out », a été remplacé plutôt par une transition progressive. Cela met en relief toute la difficulté de sortir des énergies combustibles et que le travail doit continuer.

Une première pour la santé !

Il aura fallu attendre sa 28e édition pour que la COP organise sa première « journée consacrée à la santé »

À cette occasion, 123 pays ont signé une « déclaration sur le climat et la santé ». Ils y reconnaissent l’urgence de prendre des mesures pour « abaisser la pollution de l’air », favoriser les « mobilités actives » ou encore « passer à des régimes alimentaires sains et durables ».

Cependant, aucune mention des énergies fossiles !

«Ne pas inclure le rôle des combustibles fossiles en tant que principale cause du changement climatique et des menaces sanitaires liées au climat est une omission flagrante»

C’est ce que déplore Jeni Miller, directrice de l’Alliance mondiale pour le climat et la santé, réseau qui regroupe plus de cent soixante organisations professionnelles et associatives œuvrant dans le domaine de la santé.

Les professionnels de la santé se sont engagés pour continuer à militer pour une sortie complète du pétrole, du gaz naturel et du charbon.

La COP28 s’est déroulée dans un état pétrolier avec une participation record de lobbyistes de cette industrie, soit plus de 2400. La présence de la société civile est plus qu’essentielle pour faire face à ce danger mais c’est grâce à sa force de coopération qu’elle a participé à imposer pour la première fois la mention des énergies fossiles.

Cyril Frazao, Directeur Santé et climat de l’ASPQ