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// Communiqué de presse

Nouveaux outils pour réduire les impacts d’abus sexuels sur la grossesse, l’accouchement et l’allaitement

Nouveaux outils pour réduire les impacts d’abus sexuels sur la grossesse, l’accouchement et l’allaitement

Montréal, 13 oct. 2023 – À l’occasion du 6e anniversaire du mouvement #MoiAussi, l’Association pour la santé publique du Québec (ASPQ) souhaite sensibiliser la population et le personnel professionnel en périnatalité aux impacts possibles des agressions sexuelles sur la grossesse, l’accouchement et l’allaitement. Pour ce faire, elle propose deux outils pour les atténuer. En plus de poursuivre les efforts de prévention pour mettre fin aux agressions à caractère sexuel, l’ASPQ estime que nous avons la responsabilité collective de limiter les dégâts de ces gestes inacceptables, notamment pendant la période périnatale.

« Ce n’est pas automatique, mais différents événements courants lors d’une grossesse, de l’accouchement ou de l’allaitement peuvent ramener à la mémoire une agression vécue ou provoquer des inconforts physiques. On pense, par exemple, aux changements qui surviennent dans le corps lors d’une grossesse, à la poussée lors de l’accouchement ou encore aux sensations ressenties pendant les examens et les soins intimes liés aux suivis de grossesse, à l’accouchement ou à l’allaitement », explique Maude Dubois Mercier.

Si la problématique dont il est question est encore peu connue, l’ASPQ tient à rassurer les professionnel·les de la santé et les femmes concernées : il existe des solutions et des ressources pour faciliter le dialogue et les accompagner.

Une statistique choquante qui appelle à la sensibilité

Au Québec, environ 1 femme sur 5 a déclaré avoir vécu au moins une agression sexuelle avant l’âge de 18 ans1. Cette donnée sous-estime le phénomène puisque toutes ne l’ont pas déclaré et d’autres vont malheureusement vivre une agression sexuelle après 18 ans.

Le personnel professionnel en périnatalité, offre donc fréquemment, en le sachant ou pas, des soins à cette population. Il est important qu’il dépiste et prodigue des soins sensibles à cet enjeu.

« Les femmes ont le choix de dévoiler ou pas leur passé. Toutefois, elles ne doivent pas hésiter à nommer les inconforts ou les malaises ressentis aux personnes qui leur offrent des soins. Le personnel professionnel en périnatalité ne devine pas toujours et il peut souvent adapter sa pratique pour atténuer ces sensations désagréables », poursuit Maude Dubois Mercier.

Des impacts diversifiés et imprévisibles

Des antécédents d’agressions sexuelles peuvent avoir des effets diversifiés et imprévisibles. Même sans souvenirs conscients, le corps peut réagir et occasionner de l’inconfort et de la détresse.

En grossesse, les personnes ayant vécu des abus sexuels peuvent ressentir des malaises, de la douleur ainsi que des craintes pendant les suivis et les soins de grossesse et d’allaitement. Afin d’éviter de vivre une telle situation, elles peuvent retarder un suivi, manquer des rendez-vous, voire ne pas se faire suivre du tout, ce qui les prive des soins optimaux pour elles et les enfants à naître. Pendant l’accouchement, elles sont susceptibles de vivre un travail et une période de poussée moins efficaces.

Des actions pour réduire les impacts

La période périnatale est un moment de vie marquant et il faut faire en sorte qu’elle se déroule le mieux possible pour chaque femme et chaque famille. Pour les femmes, différentes ressources sont disponibles pour les soutenir. Elles peuvent en parler à un·e professionnel·le en qui elles ont confiance, rejoindre l’un des organismes proposés dans l’outil qui leur est destiné ou contacter tout simplement le 811 info-social pour être guidées.

Pour les professionnel·les, différents moyens d’adopter une pratique sensible aux traumatismes sexuels sont partagés, de même que des références, dans l’outil qui leur est destiné.

« Ça coûte cher à tout le monde de ne pas adopter une pratique sensible à un enjeu qui touche autant de personnes au Québec. Les divers milieux de soins doivent permettre un accompagnement périnatal adapté à cette réalité. », conclut Maude Dubois Mercier.

Ce projet a été rendu possible grâce au soutien indispensable du Secrétariat à la condition féminine que l’ASPQ remercie.

À propos de l’Association pour la santé publique du Québec (ASPQ)
L’ASPQ regroupe citoyens et partenaires pour faire de la santé durable, par la prévention, une priorité. Elle soutient le développement social et économique par la promotion d’une conception durable de la santé et du bien-être. La santé durable s’appuie sur une vision à long terme qui, tout en fournissant des soins à tous, s’assure aussi de les garder en santé par la prévention. www.aspq.org.

Contact :
Véra Ferret, Responsable des relations publiques
Association pour la santé publique du Québec
Cellulaire : 450-626-8879 — Courriel : vferret@aspq.org

1. Tourigny M, Hébert M, Joly J, Cyr M, Baril K. Prevalence and co-occurrence of violence against children in the Quebec population. Aust N Z J Public Health. Août 2008;32(4):331-5.