
Budget Québec : trop peu pour les maladies chroniques
COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Pour diffusion immédiate
Budget du Québec – Santé publique : plus pour les maladies infectieuses, trop peu pour les maladies chroniques
Québec, le 22 mars 2023 – L’Association pour la santé publique du Québec (ASPQ) a consulté avec attention le budget 2023-2024 que le ministre des Finances, Éric Girard, a dévoilé le 21 mars dernier. Si elle tient à saluer la croissance importante de 53 % du budget de fonctionnement de la santé publique (959,9 millions cette année contre 626,2 millions en 2022-2023), elle est inquiète de voir les fonds majoritairement dirigés vers la lutte contre les maladies infectieuses plutôt que les maladies chroniques qui rongent notre système de santé.
En effet, alors que près de 36 % des nouvelles dépenses de santé prévues pendant les cinq prochaines années sont associées à la santé publique, elles le sont à travers deux mesures phares : intégrer dans la première ligne l’approche développée pendant la pandémie pour la vaccination et le dépistage ainsi qu’actualiser le plan des mesures d’urgence et l’approvisionnement en équipements de protection individuels. Or, les maladies liées à notre mode de vie, aux inégalités sociales et à la qualité de notre environnement exercent aujourd’hui une pression insoutenable sur le système de soins et constituent la majorité des problèmes de santé que notre système de soins doit traiter. Ce sont près de 70 % des maladies chroniques qui sont évitables par l’adoption de saines habitudes de vie et la mise en place d’environnement favorisant la santé.
« Le Québec doit être prêt à faire face à d’autres pandémies et à assurer la protection du public et des soignant(e)s face aux virus : à cet égard, nous saluons les efforts du gouvernement pour renforcer le financement global de la santé publique. Néanmoins, pour pérenniser le réseau de soins, il faut rapidement accélérer les efforts pour réduire les maladies qui le surchargent et le menaçaient déjà avant la COVID, c’est-à-dire les maladies non transmissibles comme les maladies cardiovasculaires, les cancers, les maladies respiratoires et articulaires, etc. Ce budget rate la cible à cet égard en négligeant la prévention et la promotion de la santé. C’est d’autant plus préoccupant compte tenu que le vieillissement de la population et les changements climatiques viendront accentuer encore davantage la pression sur le système », réagit Thomas Bastien, directeur général de l’ASPQ.
Rappelons que dans son mémoire cosigné par plusieurs partenaires, l’ASPQ réclamait un investissement massif en prévention des maladies et traumatismes et en promotion de la santé.
Les déterminants sociaux de la santé laissés pour compte
Selon Olivier Jacques, professeur à l’École de santé publique de l’Université de Montréal, à peine 464,4 millions seront investis en 2023-24 (2,4 milliards sur 5 ans) dans les services publics agissant sur les déterminants de la santé comme le soutien au logement, l’aide aux personnes vulnérables, aux communautés autochtones et la promotion de l’équité et de l’inclusion. L’absence de rehaussement du budget de l’ambitieuse Politique gouvernementale de prévention en santé, pourtant au cœur du plan pour un réseau de la santé plus performant et plus humain, est aussi une déception compte tenu des objectifs ciblés.
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Contact
Thomas Bastien
Association pour la santé publique du Québec
Courriel : tbastien@aspq.org
Téléphone : 514 998-9188